De toute façon il n'a pas choisi les bons rats. Deux
ans de travaux, mais en ne choisissant pas les bons cobayes. Ce
professeur Séralini est décidément bien niais et peu compétant.
D'ailleurs c'est un militant puisqu'il se revendique anti-OGM, donc
il est partie pris. Alors que tous les autres, les pro-OGM, font
preuve d'une impartialité qui les honore. Non seulement ce Séralini
a choisi la mauvaise souche de rats, mais il n'en a pas assez pris :
200 rats, ça ne suffit pas pour faire de bonnes statistiques. En
plus il prétend que son étude est une première et que jamais on
n'avait testé aussi longtemps les effets d'un OGM sur les rats :
ce n'est pas vrai. De toute façon, tranche un professeur australien
(rf Les Echos 20/09), si cette étude est vraiment pertinente,
« pourquoi les Américains ne tombent-ils pas comme des
mouches ? ».
Comme on peut le voir, c'est un vrai tir de barrage qui
a accueilli l'étude de Séralini, selon laquelle les rats nourris
avec le maïs transgénique Monsanto NK 603 développent beaucoup
plus de tumeurs que les autres et meurent de façon nettement plus
précoce. Il est vrai qu'il l'a bien cherché, en lançant son étude
scientifique avec une stratégie médiatique assurée par une agence
de communication, exclusivité accordée au « Nouvel Obs »
avec un titre à sensation « Oui, les OGM sont des poisons ! »,
documentaire sur France 5, film en salles, livre signé Séralini
(chez Flammarion) et autre bouquin signé Corinne Lepage (chez
Charles Léopold Mayer). Des questions se posent tout de même :
est-ce ainsi que doit avancer la science ?, pourquoi M.Séralini
s'est-il adressé à deux fondations privées, dont celle de Gérard
Mulliez, le patron d'Auchan, pour décrocher les 3,2 millions qu'a
coûté son étude ?, pourquoi ce genre de recherche n'est-il
pas orchestré par des organismes d'Etat impartiaux et hors de toute
influence ?
En lisant « Tous cobayes ! », le livre
de Séralini, on a un début de réponse : parce que l'Etat
n'est pas impartial, le ministre de la Recherche incite les
directeurs de laboratoire à collaborer avec les industriels de façon
à financer leurs activités. Etat et industriels marchent main dans
la main, et s'associe pour écarter les gêneurs. Dernier exemple en
date : la rude et longue bataille qu'a dû mener Irène Frachon
contre experts et autorités en tout genre pour faire éclater le
scandale du Mediator. Au long de sa carrière, Séralini en a vu des
bâtons dans les roues, autorités de l'Inra et du CNRS qui se
désolidarisent de ses études, crédits de recherche supprimés,
violentes attaques publiques, notamment quand Marc Fellous, président
de la Commission du génie biomoléculaire, l'a traité
de « chercheur qui se prétend indépendant alors que ses
études sont financées par Greenpeace », de « marchand
de peur » dont « les déclarations médiatiques sont
systématiquement contestées par la communauté scientifique ».
(M.Fellous a été condamné pour diffamation).
Tout cela ne prouve pas que Séralini a raison. Son
étude, comme bien d'autres avant elle, peut-être entachée
d'erreurs, rectifiée, voire contredite par des recherches
ultérieurs. Que la science avance à coups de controverses, c'est
tout à fait normal. Mais cette affaire montre l'existence d'un
climat détestable. Que des chercheurs qui se veulent à
contre-courant en soient réduits à adopter des méthodes marketing
pour se faire entendre, cela prouve, s'il en était besoin, que la
recherche publique n'est pas toujours ce qu'elle prétend être :
indépendante, au-dessus des jeux d'intérêts, guidée par le seul
souci de la vérité. De plus en plus, elle penche du côté des
lobbys industriels et néglige les simples citoyens...
Liens :
http://ogm.greenpeace.fr/nocivite-des-ogm-pour-la-sante-de-nouveaux-resultats-accablants
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire