mardi 6 juillet 2010

Problèmes de couple

Il a fallu un traitement de choc pour soigner les maladies fiscales et politiques de l'affaire Bettencourt. Eric Woerth a annoncé Lundi 21 juin, que son épouse Florence allait quitter la société Clymène, qui gère une partie de la fortune de la milliardaire. Laquelle a publié un communiqué pour faire savoir que les sommes qu'elle détient en Suisse ou ailleurs feront l'objet d'une rapide régularisation et d'un retour au pays. De judicieuses décisions qui auraient gagné à être prises autrement que sous le feu des projecteurs des récents événements. Ce sont les écoutes clandestines qui ont révélé les petites fantaisies fiscales de Liliane Bettoncourt, et la danse de ses proches ou des gestionnaires de sa fortune autour de la mine d'or. Quelques dizaines de millions par-ci, la propriété de toute une île par-là... des choses insignifiantes. Mais il se trouve que Florence Woerth s'occupe de placements pour le compte de cette riche cliente. Et que mêmes les écoutes évoquent des projets de distribution d'argent, il faut dire relativement modestes et légaux, à des hommes politiques dont... Eric Woerth. La question est désormais de savoir comment le ministre du Travail et ancien ministre du Budget a pu se laisser tomber dans une telle situation. Pendant que Monsieur traquait les fraudeurs du fisc, Madame se faisait embaucher, grâce à lui chez Liliane Bettoncourt. Encore plus fort : l'ex-ministre du Budget est en même temps trésorier de l'UMP, chargé de récolter des sous parmi les riches contribuables, y compris ceux qui on ou pourraient un jour avoir maille à partir avec son administration.

On l'a vu à Genève, en mars 2007, rencontrant dans un palace les riches Français résidents en Suisse pour les convaincre de cotiser à la campagne de Sarkozy. Et apparemment, sans demander l'origine de leurs fonds. Il continue à animer le Premier cercle, nom donné à la pompe à financement de l'UMP créé en 2007 et dont il est le délégué général. Tous les deux mois, il réunit dans de luxueux salons de l'hôtel Bristol, au cercle Inter-allié, voire dans la salle des fêtes de l'Elysée, un millier de riches supporteurs. Droit d'entrée minimum : 3000 euros, amis ça peut grimper jusqu'à 7500 euros. Deux ou trois fois par an, Sarko honore de sa présence ces réunions haut de gamme. Promis juré, tous ces braves gens n'attendent aucun traitement de faveur si le fisc devait se pencher sur leur cas. De même que la charmante Liliane Bettoncourt, dont les collaborateurs sont conduits à discuter presque chaque jour avec les fonctionnaires des impôts, n'a tiré ni avantage ni privilège de la présence à ses côtés de l'épouse du ministre. Quand même, on n'est en France tout de même.
Mais alors, pourquoi a-t-elle démissionner ?

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