Une marge commerciale égale à 40% du chiffre d'affaires 40%, c'est tout bonnement époustouflant. Orange à réalisé ce chiffre avec la commercialisation de l'iPhone «3G» d'Apple. Ce chiffre aurait dû demeurer secret, comme la plupart des données financières de la téléphonie mobile. Mais il a été révélé par la cour d'appel de Paris, qui a statué sur les accusations d'entrave à la concurrence: Orange avait en effet obtenu le monopole de l'iPhone en France.
Dans son arrêt du 4 février qui confirme une décision rendue, le 17 décembre 2008, par le Conseil de la concurrence, la cour a mis fin à cette «entente» interdite par les règlements européens. À cette occasion, elle met au grand jour de gênants documents que l'opérateur a vainement tenté de faire écarter des débats, en prétendant qu'ils relevaient du «secret des affaires». Cela aurait été dommage.
Entre juillet et décembre 2008, Orange a vendu 450 000 iPhone 3G. Chaque vente a été couplée avec un abonnement moyen de dix-huit mois, à 86 euros HT. Soit un chiffre d'affaires global d'environ 700 millions pour cette période. Une fois déduits les amortissements et les frais généraux de l'opérateur, il est resté un petit magot de 280 millions (40% du chiffre d'affaires, le double de ce que réalise le groupe de luxe LVMH, pourtant considéré comme un champion en la matière). Et après, notamment, déduction des sommes reversées à Apple au titre du contrat de partage des revenus, le bénéfice net s'est élevé à 140 millions.
Les experts du Conseil de la concurrence se sont même amusés à calculer que , pour réaliser ce bénéfice, Orange n'avait engagé que 6,6 millions de dépenses spécifiques à la 3G. Soit un retour sur investissement de plus de 2000%!!!. Quant à la subvention accordée sur chaque appareil, 310 euros contre 260 en moyenne, sur les autres téléphones, ce qui permet de facturer l'iPhone à 100 euros. Elle est amortie en moins de quatre mois d'abonnement.
L'affaire est d'autant plus rentable pour Orange car plus de la moitié des abonnés à l'iPhone ont été arrachés à ses concurrents. Soit plus de 200 000 nouveaux clients, qualifiés par l'opérateur de « technophiles à haut revenu ». D'où leur facture égale, en moyenne à plus de deux fois celle d'un client normal. Lequel client attend avec impatience de voir si la concurrence va faire baisser les prix, ou si les opérateurs vont continuer à exploiter cette mine d'or... à trois.
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