dimanche 14 décembre 2008

Les banques heureuses par la crise

Avec la crise, elles gagnent davantage sur les crédits, leurs prêtes sont plus chers, leurs emprunts meilleur marché

C'est un officiel document de la Banque de France qui l'annonce: depuis le déclenchement de la crise, à l'automne 2007, les banques ont vu exploser leurs marges sur crédits qu'elles accordent aux clients. Et ce dans tous les secteurs d'activité.
Rendu public le 9 décembre, ce document, "Stat info", détaille d'abord pour chaque type de crédit aux particuliers comme aux entreprises. Les taux moyens pratiqués entre octobre 2007 et octobre 2008. Chacun connaît le taux demandé par les banques. Moins connu est le prix moyen auquel les banquiers se sont refinancés. C'est-à-dire à quel taux ils ont eux-mêmes emprunté l'argent reprêté ensuite à leurs clients. Le document de la Banque de France donne cette passionnante précision. La différence entre les deux permet de calculer les marges brutes qu'encaissent les établissements financiers.
Sur les crédits aux particuliers, la marge bancaire moyenne à augmenté de 3,75% pour les découverts et crédits revolving, et de 19% pour les crédits à la consommation. Dans l'immobilier, où elle était très faible, cette marge a bondi, en un an, de 486%. Pour les prêts accordés aux entreprises, les banques ne s'en sortent pas mal non plus. Côté crédits de trésorerie, la hausse a été de 22,6%. Côté investissement, 143% de mieux.

Comment est-ce possible en temps de crise?

Dans un premier temps l'argent a manqué. Tout le monde se méfiait de tout le monde et les banques ne trouvaient pas, sur les marchés, de quoi prêter à leurs clients. Le crédit devenant rare, les taux d'intérêt ont grimpé. mais à partir de l'automne, en réponse à la crise, la politiques des gouvernements et des banques centrales a consisté à ouvrir les vannes des liquidités à taux très bas pour les établissements financiers. A charge pour eux de consentir de nouveau des prêts à leurs clients, afin de relancer le système. Ce ne sont pas les emprunteurs de l'aubaine mais leurs bénéfices qui en n'ont profité.

Matraquage publicitaire

Depuis deux mois, les banques multiplient les spots à la télévision, les affiches dans les rues et les annonces dans la presse. Leurs investissements publicitaires ont augmenté de 11% en octobre, et la même tendance s'est poursuivie en novembre.
Le directeur de la communication de la Société Générale a reconnu avoir investi 8.5 millions d'euros de plus que prévu, en 2008, à la suite de l'affaire Kerviel et de la crise. Peut-être pour se faire pardonner d'avoir aussi bien géré l'argent confié par ses clients.

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